L'UTPMA par Etienne - 105km & 5800D+

utpma affiche

Cela fait cinq ans depuis ma dernière tentative à l'UTPMA. Depuis 2018 et après la naissance de Marceau, je n'avais pas eu le courage de me réinscrire. Mais c'était marqué en rouge sur ma liste de choses à faire.

Après plusieurs mois de préparation, avec moins de volume qu'il y a quelques années, mais avec une terrible envie, me voilà de retour sur la ligne de départ.

Perine et Marceau sont déjà rentrés chez eux car le départ est à minuit. Je suis extrêmement nerveux, plus que jamais avant une course (la peur d'un échec?) et la vérité est que le dernier câlin avec eux est très émouvant. Marceau me demande pourquoi je veux courir la nuit. La vérité est qu'à ce moment-là, je me suis posé la question aussi.

Je rencontre Nico juste avant le départ. L'aventure nous attend!

A minuit et une minute la fête commence par un feu d'artifice dans le centre d'Aurillac.

Comme toujours, le rythme est un peu élevé. Je décide de prendre le mien et d'avancer très facilement.

La première partie est facile, le groupe s'étire progressivement jusqu'à Velzic, le premier point de contrôle. Une soupe et je continue en direction du col du Perthus. La dernière fois, j'ai dû m'arrêter là. Cette zone est plus longue. Et l'ambiance festive a laissé place au calme et au silence de la nuit. Et fatigué. Et aux doutes.

J'essaie de me motiver et de me dire que tout va bien et qu'il n'y a pas de raison de paniquer. La nuit c'est pas mon truc. Sûrement quand l'aube viendra, je trouverais ma meilleure version.

J'arrive au Col de Perthus et décide après avoir fait le plein d'eau de continuer. Je vois déjà des gens très fatigués. Dans des courses comme celle-ci, il est très facile de se laisser emporter au début avec des rythmes peu adaptés aux longues distances.

Je pars pour la suite et à partir de ce moment et avec l'arrivée du jour je n'ai plus de doutes. Je me sens à nouveau à l'aise et plein d'énergie.

Avant d'entamer la montée vers le Plomb du Cantal, Anne et Nico m'attendent au bord du chemin. Nico a dû s'arrêter pour cause de blessure. Merci beaucoup pour vos encouragements les amis !

De là jusqu'au Lioran, tout est beau, un sentier de crête spectaculaire vers le point culminant de la course puis une descente très ludique (bien qu'un peu longue) vers la base vie.

Je décide de me changer (mon t-shirt tara, merci Hubert!), de manger quelque chose et après un court repos je reprends mon petit rythme vers le prochain objectif : Le Puy Mary. La montée est longue mais agréable. Perine m'a envoyé un message disant que je montais au classement et ça me motive énormément.

La chaleur commence à se faire sentir beaucoup. Mais je bois et mange encore assez bien. Merci les compotes !

Nous arrivons au sommet en petit groupe, ça discute un peu à ça fait du bien. Le paysage est somptueux. C'est fou! Ensuite, une descente et un ravito pour repartir vers le sommet du Puy Chavaroche. Le rythme est bon et surtout je ne suis pas en difficulté. Je sais en plus que bientôt après une longue descente un peu usante je vais pouvoir retrouver la petite famille. Je suis heureux car je sens que c'est bon.

A Mandailles au km 73, Marceau et Perine, m'attendent avec mes petits gâteaux Nutella et m'encouragent à fond. On échange et je raconte ma nuit et mes sensations. Je regarde les messages sur mon portable. Vous, mon Papa qui est un grand fan de mes aventures. Ça fait chaud au cœur.  Les copains du groupe vont patienter un peu avant de repartir. Je n'ai pas envie, j'ai envie d'avancer car on sait jamais! Je les embrasse et je repars ultra motivé.

Il me reste une portion avec environ 900 m2 et là je sens que je suis très bien. Je double beaucoup et je cours dès que possible. J'arrive à Lascelles au km 88, assez isolé, j'ai fait un bon trou derrière. Je prends une soupe, je discute avec les bénévoles adorables, on échange des sourires (c'est gratuit et toujours bon) et repart pour la prochaine section qui est horrible honnêtement. Du plat sur des champs en plein cagnard avec des ampoules de fou que je commence à ressentir à cause de l'humidité. C'est embêtant car j'aimerais courir mais j'ai les pieds très douloureux. 

Apres cette portion interminable dernière difficulté avec une montée bien sympathique et ensuite un faux plat descendant jusqu'à Aurillac ou l'ambiance est top. J'entends le speaker annoncer que je serai le dernier concurrent en moins de 20h. Perine et Marceau m'attendent. Je suis trop content et j'ai des ampoules de l'espace. Finisher de UTPMA. J'ai adoré et comme d'habitude pour moi, je ne reviendrai pas. Ça restera dans mes souvenirs à vie.

Ensuite vous connaissez la suite, je me jette à la poubelle!