Trail de la Barousse (29 juillet)

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Hello les Taras,

Désigné comme ‘’volontaire’’ pour la rédaction de ce CR ,

Voici mon humble point de vue de mon baptême trail .

Bonne lecture.

Tout commence le 27 avril dernier lors de mon inscription pour mon tout premier trail suite à l’engouement de nombreux Taras pour cette course : le trail de la Barousse. Deux choix s’offraient à moi :  le 11km ou le 23km (le 42km était raisonnablement hors de portée pour mon niveau).

Étant habituellement un coureur de route et de plat, j’ai innocemment fait mon choix par la distance sans trop prêter attention aux D+, et je me suis dit " j’ai déjà fait 2 semis alors 23km, ça passera tranquillou "...erreur...

Les semaines passent, sans entraînement significatif pour un trail.... Je me disais que je mettrais le paquet pendant les congés du mois de juillet (la Barousse pour clôturer mes 3 semaines de congés) ... seconde erreur...

Première semaine à Paris, bières, restau, métro et seulement 8km en ville avec 0D+, deuxième semaine dans les Landes, bières, grillades, bières, restau, bières, repos et quelques entraînements mais avec un D+ proche de 0...les Landes quoi....

Et me voilà ce dimanche matin avec un réveil à 5h30 et une bonne dose d’angoisse pour prendre le départ de 9h sur le 23Km (qui accessoirement s’était vu gonfler de 2/3 bons km la veille par les organisateurs pour une histoire de déviation).

Mais selon la théorie de Lolo, dans un trail, passé les 20km on n’est plus à 3km près.... (C’est faux ! Mes courbatures me le rappellent encore)

Arrivé à la Barousse sur le chemin pour récupérer mon dossard, je croise plusieurs Taras, tous sourires, sans stress, prêts à en découdre. Des vrais Taras quoi...

Sur la photo de groupe d avant course devant notre super barnum Tarahumaras, je fais mine d’être détendu.... Je rentre le ventre, je tente un sourire (un peu crispé comme l’a fait remarquer Marc :-)).

Nicom fait honneur aux Taras en prenant la parole au micro du speaker quelques instants avant le départ pour parler de notre club, du TMT, et de la TRF.

Puis vient le moment du départ, nous nous encourageons les uns les autres, excité et angoissé en même temps dans mon cas.

Dès les premiers mètres ça monte ça monte, de plus en plus fortement. Je me cale avec Lolo et Cyrielle et je m’accroche autant que possible. Rapidement les côtes deviennent très pentues, n’étant pas habitué à ce rythme en Côte, je perds une quantité d’eau considérable (déshydratation que je payerai très cher plus tard) mais je m’accroche tout en me répétant ce que m’avaient dit Anne et Marie plus tôt pour m’encourager :  Tu portes le maillot des Taras, tu ne lâches rien !

Au bout d’environ 400m de D+, Lolo, d’un coup d’un seul, s’est mis en mode 4x4 a pris de la distance avec une facilité déconcertante. Je ne l’ai ensuite plus revu jusqu'à l’arrivée.

Cyrielle était encore à proximité alors je me suis calé derrière elle et je suis resté un bon moment accroché à ses baskets...au bout d’un certain temps, Cyrielle a eu soit un coup de mou, soit une meilleure gestion de son énergie que moi... et a ralentie. J’ai alors décidé de passer devant et continuer sur la même lancée...

Quand quelques centaines de mètres plus loin je me suis retrouvé face au fameux "mur du Touroc" une bosse d'une verticalité effrayante.... Alors j’ai concentré mes forces pour grimper cette horrible bosse et une fois presque en haut, à bout de souffle, quand j’ai dit à un traileur "je me souviendrais de ce mur du Touroc" il m à répondu : nous ne sommes pas encore arrivés au mur....  À ce moment précis je me suis dit avec la gorge serrée : mais bordel qu’est-ce que je fous là !

Effectivement le mur était, encore... quelques centaines de mètres plus loin et quand on parle de mur, ce n’est pas exagéré... c’est un mur de pierres vertical à gravir.

Arrivé sur le Pic, un peu inquiet de ne voir que 1000m de D+ sur les 1500 prévus je me lance dans une descente infernale de plusieurs km, risquée, glissante, pleine de pièges casses pattes, mon cardio se calme, je double une bonne dizaine de personnes plus prudentes que moi dans la descente ce qui me rassure sur mon allure et me redonne du courage pour la suite.

Tout se passait relativement bien je déroulais ma course à bon rythme.

Et puis tout à coup, sans prévenir aux environs du 17ieme km, une violente crampe me prends sur la cuisse droite, comme un poignard planté dans le muscle.  Je m’arrête net, et plusieurs traileurs n’hésitent pas à perdre de précieuses minutes pour m’aider à faire des étirements. Je repars tant bien  que mal avec cette douleur latente jusqu'à ce que la seconde cuisse me lâche aussi, je revois Cyrielle  derrière moi qui me rattrape vite  ( elle avait gérée sont énergie)elle me rassure, me donne des conseils, et une pastille de je ne sais quoi pour calmer mes crampes, mais le mal était déjà fait, puis elle me dépasse définitivement,  et rebelotte , jambes figées  poignards dans les muscles, je m’allonge pour essayer de m étirer, et encore d’autres traileurs viennent à mon secours, me tirent sur les jambes dans tous les sens, mais rien à faire, ces douleurs ne me quitteront plus. Chaque pas, chaque bosse, et pire, les dernières côtes seront un supplice.

A l’approche de la ligne d’arrivée j’entends les Taras m acclamer et m’encourager, alors comme pour la photo, je feins un sourire crispé sans boiter…et je passe cette foutue ligne en 4h15 et 51s.

Cette expérience est sans aucun doute la plus difficile de ma courte carrière sportive. Aujourd'hui je suis complètement handicapé des jambes, et il me faudra quelques jours pour de nouveau marcher normalement.

Mais quelle fierté d’avoir franchi cette ligne en portant le maillot des Taras, Ce club de compétiteurs incroyables qui m’épatent à chaque épreuve par leurs exploits. Comme sur ce trail exigeant, Nicoatch et Benjamin sur le 42km qui passent la ligne avec le sourire et super bien classés. Les filles au 11 km avec Anne qui va de records en records, Christina qui comme d'habitude, fait un podium (Elle se permet même une partie de ventriglisse sur le parcours !) et tous les autres !

Merci à tous mes copains et copines du club pour vos encouragements permanents si importants pour le dépassement de soi même.

J’espère avoir fait honneur à mon club malgré mon modeste niveau.

Jusqu'au bout j’ai gardé ; l’esprit d’endurance !!

La bise

Fabrice

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