UTPMA (16 juin)

 

 

Franck : Voici enfin le Cr de l'UTPMA 2018, grand cru de l'année TARA pour les trailers (en dehors de quelques escapades individuelles d'une toute autre envergure, il faut bien l'avouer). Le périple commence avec un arrêt bistronomique à Saint Céré, une heure avant d'arriver à Aurillac. Hormis Perrine qui se contente du poisson du  jour et de l'eau gazeuse, hamburger maison frites pour tout le monde. On sent décidément l'insidieuse emprise mentale du buffados sur la diététique du groupe. Cf. photo prise par Oso.  Notre chauffeur (le même qui prend les photos) nous emmène ensuite sans encombre à l'hôtel puis au coeur de la ville. Le départ en plein centre d'Aurillac offre l'opportunité de silloner le vieil Aurillac et permet d'entrevoir les montagnes avoisinantes. C'est très prometteur. Le briefing a lieu dans la salle des congrès, le staff nous gratifie de 3 kms supplémentaires (ce qui donne 108) pour un changement mineur de trajet : "c'est offert par l'organisation..." ; trajet élaboré par la directrice de course, ancienne ? traileuse de haut niveau. On s'attend tous à ce que les cuisses chauffent un peu. La pasta party ne présente pas grand intérêt en dehors de modifier un peu plus mon protocole d'avant-course : riz complet, patates douces et dattes pour compenser la légère acidité du riz. On essaye tous de dormir un peu avant le départ sans grand succès et à 10h30, surgit dans la pénombre El Presidente, fin prêt, chaud patate comme à son habitude une bonne heure et demie avant le départ.. 
Nous intégrons le sas 20 mn avant le départ, Nico se demande dans quelle galère on l'a embarqué (alors que c'est lui qui s'y est mis tout seul), Jean-Louis et Etienne sont radieux, je suis content de retrouver mon partenaire de long, Mike venu de Paris pour l'occasion. Nous ferons la course ensemble jusqu'au 70ème km où il estimera plus prudent d'arrêter. Feu d'artifice avant le départ...mouais bon ! Je sais pas si c'est vraiment nécessaire, ce genre d'animation, je préfère les bandas et encore !
00h00 Le départ est donné, la température est bonne et le début du parcours permet de courir pendant les 5 premières heures jusqu'au lever du soleil (qui est toujours un moment assez magique). Nico et Etienne sont partis. On ne reverra plus le premier de sitôt. Etienne n'est pas dans de très bonnes dispositions, on le retrouve avec Perrine au 1er stand après 6h de course. La journée se passera en amoureux. Tant mieux !
Animo ! Animo ! On est reparti avec l'Arpon du Diable en hors d'oeuvre pour monter au Plomb du Cantal avant de redescendre sur la station du Lioran. Le jambon d'Auvergne et le Cantal entre-deux présents sont très revigorants mais pas autant que la salade de quinoa aux raisins secs et concombre de Mike, sans parler des gâteaux de riz au caramel proposés par l'organisation (dont je me ferais des réserves). Je ne sais pas si vous avez remarqué mais on parle au moins autant de bouffe que d'effort physique dans nos cr. Encore, un effet insidieux de l'emprise mentale du buffados. On repart avec Mike après une demi-heure d'arrêt, arrêt peut-être un peu long au vu de la suite. La montée du téton de Vénus s'avère longue et on n'est pas mécontent après la brèche de Rolland, de trouver le ravito où il reste encore des oranges et de l'eau, qui manqueront à Jean-Louis un peu plus tard et l'obligeront à réviser sa stratégie de course. 2ème point négatif pour une course par ailleurs très bien organisée. L'autre étant le bug de ma puce à Super Lioran laissant dans l'inquiétude mes proches alors que je gambaderai toute la journée (enfin, façon de parler !). Ils guetteront mon arrivée jusqu'à 1h du mat, alors que j'arriverai à minuit passé. 
La suite de la course me fait parcourir les crêtes et revenir progressivement sur Aurillac. Le passage dans les gorges de la Jordanne est très sympa, ombragé avec des passages de pont enjambant la rivière. Un moment fraîcheur apprécié après une fin d'après-midi chaude, le soleil ayant fait son apparition. Vous en déduisez que le plafond nuageux nous a évité un journée galère.. Depuis le 80ème km, je me retrouve avec un nouveau comparse qui me tire dans les côtes, et celle particulièrement casse-pattes après le ravito de Lascelles où je comptais sur la soupe chaude pour mieux me requinquer.. Nous ferons les 20 kms suivants ensemble puis j'accélererai sur la fin pour profiter de la fin de course dans Aurillac by night. 
Je tiens à remercier mon pote Mike qui m'attend à minuit passé alors que ceux que je considérai comme mes frères de sport dorment déjà à poings fermés. Morale de l'histoire : TARA qu'à courir plus vite la prochaine fois ! 
Trophée du finisher sympa : un tee-shirt technique d'automne pas trop voyant, repas d'après-course franchement top comparé à celui de l'Andorra Ultra-trail : pounti rafraîchissant, truffade un peu comac, faut bien avouer et pompe aux myrtilles. Les cantalous savent recevoir. 
Point d'orgue : félicitations des TARAS quand j'essaye de me glisser discrètement dans mon couchage. Sympa, les copains !
Maintenant, il ne reste plus qu'à définir notre objectif 2019...hein, Nico !
Franck 

Nico :

Je commence donc mon récit à partir de l'entrée dans le SAS. 

Le stress monte petit à petit après la vérification du matériel obligatoire. A la fin du feu d’artifice petite accolade entre taras... "Mais qu'est ce que je fous là". 

Départ sur le son D'ACDC ça booste et ça fait oublier ce qui nous attend. Sur les premiers Km en ville il y a beaucoup de spectateurs malgré le départ à minuit. Jusqu'au 16èmeKm (ravito de Velsic) le parcours est assez roulant j'arrive à garder un bon rythme dans un petit groupe de 5-6 trailers. Du groupe, personne ne s'attarde au ravito. Je suis un novice, je préfère assurer : soupe chaude, morceaux de Cantal... Et c'est reparti pour 16 km avec 1100m de D+ jusqu'au col de Pertus au milieu des vaches en pleine nuit (drôles de sensations même si on avait été briffé). Personnellement j'ai trouvé ça long c’était ma première nuit en course. 2eme ravito je reste sur la même stratégie qu'au 1er : Soupe-Cantal. Direction la station de ski du Lioran : 19km et 1100m de D+. Le soleil se lève sur le Plomb du Cantal c'est magique ça me fait oublier que j'ai parcouru l’équivalent d'un marathon et qu'à partir de là c'est l'inconnu pour moi. 

1ère grosse difficulté, le fameux Arpon du Diable, j'ai eu de bonnes sensations et suis monté à un bon rythme. Ensuite, la descente vers la base de vie (51ème km) où je m'attendais à voir Perrine mais ne la voyant pas je me suis douté qu'il était arrivé quelque chose à Etienne. Un petit coup de fil à Anne qui nous suivait sur le live trail me confirme l'abandon d'Etienne, Jean-Louis et Franck toujours en lice (Franck n'était pas encore bloqué en haut du Plomb du Cantal sur le live trail!). Je me change et mets ma tenue TARA pour me motiver encore plus. 2ème grosse difficulté: le Bec de l'Aigle, la partie où j'ai le plus souffert, maux de ventre, jambes lourdes,  je m'accroche m'aidant du magnifique panorama sur la chaîne des monts du Cantal qui est grandiose à cet endroit (d'ailleurs je vous conseille à tous le GR reliant le Lioran au Puy Mary) et en pensant à mes parents et mon frère qui m'attendent au prochain ravito. Descente sur Mandailles (70ème Km) où je retrouve Etienne et Perrine et suis revigoré de leurs conseils et encouragements,content d'apprendre que Jean-louis poursuit son bonhomme de chemin, mais Franck que lui est-il arrivé (????). Je me sens bien, continue ma course, je me retrouve souvent seul....personne à qui parler:). Je pense à chaque ravito à venir (entre  2 et 3h entre chaque) où je change la soupe par fruits/coca . Au dernier ravitaillement de st Simon, Anne m'informe par téléphone que tout va bien pour Franck mais que Jean-Louis a du abandonner au Puy Mary. Les derniers Km sont roulants, je me rends compte que  j'ai bien géré ma course car j'arrive à trottiner et même dépasser les retardataires du marathon...malgré tout je suis content de voir le panneau Aurillac. De belles émotions à l'arrivée partagées avec tout le monde, fier de finir mon 1er ultra en 18h25 et une grosse pensée pour Franck qui va devoir rallumer sa frontale (un mental de fou ce Francky!!!). Une dernière dose d'émotion en lisant tous les messages de Félicitations, Merci à tous!!!